La voiture électrique est-elle écologique ?

En ces temps de Salon de l’auto, nous sommes toujours déçus du manque de curiosité de la majorité des « journalistes », qui ne font que répéter les slogans des constructeurs sans se poser les bonnes questions. Ils présentent pratiquement toujours la voiture électrique comme ne produisant pas de pollution. Les seuls défauts qu’il relèvent : l’autonomie et le temps de recharge de la batterie.

L’ATE dans son dernier numéro de l’Eco-mobiliste qui classe toutes les voitures en fonction de leur qualité environnementale, aborde la question du caractère écologique ou non de la voiture électrique. Cette étude émane du projet THELMA (TecHnology-centered ELectric Mobility Assessment)

En résumé voici ce que dit l’ATE :

– la réponse est complexe et dépend de différents facteurs et en particulier l’origine de l’électricité
– Si l’on prend comme base le mix électrique européen ou de l’électricité provenant de centrales à gaz (plusieurs projets sont en cours en Suisse), la voiture électrique est juste un peu meilleure en CO2 que les voitures performantes actuelles.
– en ce qui concerne la consommation de ressources minérales, les voitures électriques sont moins bien classées à cause du cuivre et de l’aluminium contenu dans les moteurs électriques.
– les chiffres de consommation des constructeurs ne tiennent pas compte de l’énergie nécessaire au chauffage des voitures électriques en hiver et qui ne peut provenir des pertes du moteur (l’autonomie va également chuter).

L’ATE conclut ainsi :

 » Remplacer les véhicules conventionnels par les véhicules électriques aurait un effet positif prépondérant, à la seule condition que du courant vert certifié soit employé pour leur fonctionnement. »

Il ne s’agit pas de condamner les voitures électriques qui sont d’ailleurs souvent très bien classée par l’ATE, mais ce classement dépend de nombreux facteurs qui ne sont souvent pas réunis dans la réalité.

De plus, on occulte souvent que ces classements concernent principalement les émissions de CO2 ce qui privilège l’électricité nucléaire en oubliant au passage ses nombreux défauts (risques, déchets, énergie non renouvelable, faible rendement).

Avec la volonté du Conseil Fédéral de se passer du nucléaire, souhaite-t-on vraiment ajouter les voitures comme nouveaux consommateurs d’électricité ?

On peut alors se demander si l’avenir ne réside pas plutôt dans le développement de voitures hybrides à moteurs classiques mais caractérisées par des consommations extrêmement basses. En particulier par la baisse du poids des véhicules.

Par exemple, VW va commercialiser un modèle qui consomme 0,9 litres Pour 100km (info sur la VW XL1). Le prix n’est pas communiqué et on peut s’imaginer qu’il sera très élevé.

Mais si les constructeurs parviennent à produire à des coûts acceptables des voitures consommant 2 litres aux 100km, il n’y aura que peu d’intérêt à passer à la voiture électrique.

Voir article du Temps du 7 mars 2013 « Les constructeurs misent sur la voiture économe »

Il est aussi intéressant de noter que les voitures à gaz (idéalement à bio-gaz) ont également d’excellents bilans et sont très bien classées par l’ATE. Et n’oublions pas non plus le développement nécessaire des transports publics !