Il y a pétrole brut et brut

Selon les régions et les gisements, le pétrole brut n’a pas exactement la même composition. Il peut être très liquide et jaune clair, épais et d’un brun/noir plus ou moins foncé et même solide (brut parafineux).

La présence plus ou moins grande d’éléments indésirables dans le pétrole brut influe sur le potentiel de production d’essence, de kérosène, ou de mazout. Certains pétroles bruts sont très lourds et contiennent jusqu’à 80% de bitume, d’autres sont très huileux, d’autres très combustibles (les plus nombreux). Par exemple, le brut de Hassi Messaoud au Sahara contient une grande quantité d’essence et relativement peu de résidus tandis que le brut Lagunillas du Venezuela est très lourd en résidus et contient en proportion relativement peu d’essence.

Pour faire du fioul lourd (utilisé par les bateaux) ou du diesel/mazout il faut un pétrole riche en molécules assez lourdes. Au contraire, pour faire de l’essence ou du GPL (gaz de pétrole liquéfié) il faut un pétrole riche en molécules assez légères.

On parle souvent du Brent qui provient de la mer du Nord ou du WTI (West Texas Intermediate ou Light Sweet). Ces qualités de pétrole brut sont des références pour la fixation du prix du baril. En effet, selon la qualité du brut (lourdeur ou légèreté) et donc sa capacité à produire des matières utiles, en particulier du carburant, le prix varie. Par exemple, un pétrole brut contenant peu de souffre es plus simple à rafiner car il nécessite moins de traitements; il a donc plus de valeur qu’un pétrole brut contenant beaucoup de souffre qui est considéré comme « Sour » (acide). Le terme « Sweet » (sucré) du WTI-light Sweet signifie que ce pétrole contient peu de soufre. Par exemple, l’un des avantages du pétrole lybien qui était utilisé dans l’ex-raffinerie Tamoil de Monthey était justement sa faible contenance en soufre.

La qualité du brut et sa composition influe donc sur son utilisation finale et sa valeur. L’importance stratégique des gisements pétroliers des pays arabes ne vient donc pas seulement de l’étendue des réserves mais également de la qualité du brut s’y trouvant (la facilité d’extraction et d’acheminement vers les pays consommateurs entre bien entendu aussi en ligne de compte).