Les raisons de la baisse du prix du pétrole

Le journal le Temps a publié une animation expliquant simplement les raisons de la baisse actuelle du pétrole.

Animation : pourquoi le prix du pétrole a-t-il chuté ?

Aux explications fournies par le Temps, il faut aussi aujouter d’autres raisons :

– la baisse du prix du pétrole rend les ressources non conventionnelles (schiste) peu rentables, ce qui est à l’avantage de pays comme l’Arabie Saoudite qui ont des coûts de production très bas. Si les prix ne remontent pas, des gisements américains de pétrole de schiste risquent de faire faillite.

– la baisse du prix du pétrole affaiblit l’Iran chiite, qui est un pays ennemi pour l’Arabie Saoudite sunnite.

– la baisse du prix du pétrole affaiblit la Russie de Poutine, qui est actuellement en conflit avec les pays occidentaux.

On peut donc conclure que les raisons sont multiples et complexes. Seul l’avenir pourra nous dire si cette baisse est vraiment durable.

Il est aussi utile de rappeler qu’en 2004, le prix du baril était de 40$ alors que le prix actuel est d’environ 60$ et que le prix annoncé après 2’020 par l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) et de 70$.

En 2013 l’Allemagne a produit autant d’électricité avec du charbon qu’en 1990

Si l’Allemagne fait de gros efforts pour augmenter la part des énergies renouvelables dans sa production d’électricité (23,4% aujourd’hui), elle utilise aussi toujours plus de charbon.

Ce paradoxe peut s’expliquer ainsi :

– la production des nouvelles énergies renouvelables (solaire, vent) est irrégulière et il est nécessaire de disposer d’une production stable et continue. Celle-ci ne pourra plus être assurée par l’atome puisque l’Allemagne a décidé sortir du nucléaire d’ici 2022.

– le charbon est une énergie locale est très concurrentielle. De plus, le charbon n’est que peu pénalisé par sa forte pollution puisque le marché des quotas d’émissions (droits à polluer) s’est effondré.

– le réseau de lignes à haute tension dans le pays ne se développe pas assez vite, ce qui handicape les échanges (si les éoliennes produisent au nord, il est difficile d’acheminer l’électricité au sud de façon efficace).

En conséquence, l’Allemagne recourt donc toujours plus au charbon. Ceci n’est pas sans conséquences puisque la production de CO2 explose.

Mais il ne s’agit peut-être que d’une phase de transition car :

– l’Allemagne projette de produire de 40 à 45 % de son électricité de façon renouvelable en 2025 et 55 à 60% en 2035
– Le remplacement des centrales au charbon par des centrales à gaz produirait beaucoup moins de CO2. Ces centrales sont beaucoup plus souples pour compenser l’irrégularité des énergies renouvelables (solaire, vent).

Voir article du Temps.

Pour rappel, le charbon reste la source d’énergie la plus utilisée dans le monde pour produire de l’électricité :

La centrale nucléaire de Mühleberg sera arrêtée en 2019

Les BKW (Forces Motrices Bernoises) ont annoncé la fermeture définitive de la centrale nucléaire de Mühleberg pour 2019.

Il semble que les arguments économiques l’ont emporté. En effet, les travaux d’assainissement nécessaires pour prolonger la durée de vie de la centrale n’auraient pas été rentables dans un contexte où l’électricité est bon marché. D’un côté les coûts pour la sécurité des centrales nucléaires augmentent toujours plus suite à Fukushima et de l’autre le développement massif de l’éolien et du photovoltaïque allemand apporte une concurrence qui fait baisser les prix.

Il est important de rappeler que Mühleberg ne représente actuellement qu’environ 5% de la production d’électricité en Suisse. Néanmoins, c’est la première centrale nucléaire suisse mise à la retraite, ce qui soulève les questions suivantes :

– Mis à part de belles paroles, sera-t-on capable de compenser la perte de production de cette centrale par une production renouvelable et des économies d’énergie ?

– Si les investissements nécessaires ne sont pas faits et que l’on se contente d’importer de l’électricité étrangère, notamment provenant des centrales au charbon, que fera la Suisse quand les autres centrales nucléaires seront également mises à la retraite dans quelques dizaines d’années? (c’est 35% de la production d’électricité suisse qu’il faudra alors compenser !)

– Pourra-t-on vraiment démanteler cette centrale et les sommes mises de côté à cet effet seront-elles suffisantes (ce dont doutent nombre d’observateurs) ?

Selon un article du Temps, les BKW annoncent que pour compenser la perte de production de Mühleberg, ils vont investir à l’étranger, notamment dans des centrales au charbon. Ceci est en complète contradiction avec la politique du Conseil fédéral qui souhaite une sortie du nucléaire par le développement des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.

Derrière cette prise de position, il y a probablement la volonté d’affirmer que la politique énergétique de la Confédération est irréaliste. C’est peut-être aussi une tentative pour réhabiliter le projet de construction de nouvelles centrales nucléaires en Suisse. Le Royaume-Uni a d’ailleurs décidé récemment de construire deux nouveaux réacteurs EPR sur son territoire (voir post ici). Il est vrai que la solution nucléaire est la plus simple à mettre en place. Décentraliser la production d’énergie, gérer une production fluctuante (soleil, vent) et réellement baisser nos consommations est beaucoup plus téméraire et complexe à réaliser. Avec le nucléaire on a une garantie de production, mais cette « facilité » de mise en place est-elle suffisante pour justifier les risques, même limités, que cette technologie nous fait prendre (accidents, déchets)?

Il y a du gaz exploitable sous le lac Léman

Nous vous avions signalé il y a 2 ans qu’un forage exploratoire avait été effectué près de Villeneuve.

Le Temps d’aujourd’hui annonce qu’une quantité de gaz suffisante pour une exploitation rentable a été trouvée.
télécharger l’article

Même s’il ne s’agit pas à proprement parler de gaz de schiste, il faudra peut-être (probablement) procéder par fracturation de la roche. L’article semble indiquer que ces « tight gaz » pourront être retirés sans utilisation de produits chimiques comme c’est le cas pour les gaz de schiste. Ce dernier argument et la possibilité d’une production locale de gaz sont des arguments de poids.

Une autorisation d’exploitation sera-t-elle accordée par les autorités ?

Affaire à suivre…

Gaz et pétrole de schiste, la grande tentation des USA

Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les Etats-Unis deviendront en 2015 le premier producteur de gaz devant la Russie et dès 2017 le premier producteur mondial de pétrole, dépassant l’Arabie saoudite.

Ceci s’explique par un grand essor de l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste (voir post précédent).

Il est évident qu’une indépendance énergétique est un avantage économique très important. Mais cela doit-il se faire au détriment de l’environnement en risquant de polluer les nappes phréatiques et en engloutissant les énormes quantités d’eau nécessaires à la fracturation de la roche ?

La tentation est grande de miser sur cette nouvelle source d’énergie fossile et de repousser à plus tard le développement des énergies renouvelables. Et si l’Amérique s’engage sur cette voie, le reste du monde risque bien de la suivre car de grands gisements de schiste sont aussi présents en Europe et en Chine…

Tout ceci n’est pas rassurant alors que l’on apprend aujourd’hui que, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), les principaux gaz à effet de serre à l’origine du réchauffement climatique ont franchi de nouveaux pics en 2011.

Pour plus d’info, lire l’article en ligne du Monde

Le débat sur l’entreposage des déchets radioactifs en Suisse rebondit

Walter Wildi, géologue à l’université de Genève, vient de claquer la porte de la Commission fédérale de la sécurité nucléaire (CSN). Il n’était pas d’accord avec le contenu du rapport de la Nagra (Coopérative nationale pour le stockage des déchets radioactifs), publiés en janvier de cette année. Ce rapport prévoit que les déchets qui sont actuellement stockés dans des centres provisoires seront déplacés dans des lieux de stockage définitifs.

Il ne semble pas que M. Wildi s’oppose au principe du stockage définitif. C’est l’idée de manipuler ces déchets directement sur les lieux de stockage définitifs qui lui pose problème (sortir les déchets de leurs conteneurs actuels et les placer dans de plus petits récipients). En effet, selon lui, il y aurait un risque de pollution des nappes phréatiques lors de ces manipulations.

Comme le relève l’article du Temps, les détracteurs de M. Wildi estiment que ce risque est très limité et qu’en Suisse il y a presque partout des nappes phréatiques, même sous le centre provisoire actuel…

Sans pouvoir, faute de compétences suffisantes, trancher dans ce débat, celui-ci montre bien la complexité de la question de la gestion des déchets; même les spécialistes du domaine n’arrivent pas à se mettre d’accord sur une solution commune.

Godzilla et les papillons de Fukushima

Depuis l’accident nucléaire, des chercheurs japonais ont analysé des générations de papillons près de la centrale de Fukushima. Une partie de ces papillons et leurs descendants ont subi des modifications génétiques.

Ce qui n’est pas encore confirmé c’est si ces modifications sont liées au contrôle des gènes par les chromosomes et dans ce cas la modification ne durera que quelques générations ou si c’est l’ADN lui-même qui a été modifié et dans ce cas ces mutations seront irréversibles.

Si Godzilla était un monstre de fiction japonais qui avait été créé suite à une explosion nucléaire, ces papillons nippons sont bel et bien réels… Il est intéressant de relever que dans plusieurs films, Godzilla est combattu par une mite géante dénommée Mothra…

Voir l’article du temps à ce sujet

La centrale nucléaire de Mühleberg sera probablement fermée mi-2013

Voici une des conséquences indirectes du tsunami japonais d’il y a presque un an.

Le Tribunal administratif fédéral n’autorise plus l’exploitation de la centrale nucléaire de Mühleberg au delà des 6 premiers mois de 2013.

Mühleberg représente actuellement environ 5% de la production d’électricité en Suisse.

Les raisons de cet arrêt sont liées à la sécurité qui n’est plus suffisante selon les spécialistes, notamment en cas de tremblement de terre. En effet, l’enceinte de confinement présente des fissures et un barrage hydraulique proche pourrait se rompre et inonder la centrale en cas de fort séisme.

Un appel pourrait être encore fait contre cette décision. Des améliorations coûteuses pourraient aussi être apportées par l’exploitant pour pouvoir continuer à exploiter la centrale, mais le délai semble bien court pour mener à bien ces travaux.

Si cette décision est appliquée, il faudra préciser dans nos animations que nous avons en Suisse plus que 3 centrales nucléaires et 4 réacteurs en fonctionnement.

Beznau 1+2
Leibstadt
Gösgen

post publié sur le site de 20minutes

Ok à de nouvelles centrales nucléaires aux USA.

Moins d’une année après l’accident de Fukushima, les autorités fédérales américaines autorisent la construction de deux nouveaux réacteurs. Ils seront les premiers construits depuis l’accident de Three Mile Island en 1979.

L’article du Temps rappelle que si le nucléaire ne représente que 20% de la production d’électricité US, le USA restent le plus gros producteur d’électricité nucléaire au monde avec 104 réacteurs en fonctionnement.