Quelques informations et conseils en cette rentrée très spéciale

Cette rentrée scolaire est très particulière pour nous car la question de l’énergie est sur toutes les lèvres et les médias débordent d’informations à ce sujet.

Les enseignant.e.s, les enfants et les jeunes sont tout naturellement aussi confrontés à cette actualité et il s’agit d’être en mesure de répondre à leurs questions de façon étayée, sans dramatisation et, si possible, rebondir sur cette actualité pour promouvoir l’utilisation rationnelle de l’énergie et le développement des énergies renouvelables.

 

Ne pas dramatiser la situation

Au même titre que le réchauffement climatique qui peut créer anxiété (éco anxiété), sentiment d’impuissance et replis sur soi, les perspectives de pénuries énergétiques peuvent aussi avoir un effet paralysant voire angoissant sur la population et particulièrement les enfants.

Si ceux‐ci expriment de l’anxiété, il s’agit de prendre le temps de les écouter et de leur transmettre des arguments réalistes mais positifs, comme par exemple:

  • personne n’est certain que l’on fera face à une grave pénurie. Cela dépendra, par exemple, de la rigueur de l’hiver ou de la capacité de la population à limiter volontairement sa consommation.
  • cette crise est annoncée, elle ne va pas nous surprendre. Les autorités ont pu se préparer depuis des mois à toutes les hypothèses.
  • pour faire face à cette crise, les autorités agiront d’abord sur les entreprises et les aménagements publics avant les ménages.
  • ces inquiétudes et ces réflexions sont peut‐être aussi une chance car elles nous rappellent l’importance de l’énergie et la nécessité de ne pas la gaspiller ainsi que développer des énergies plus propres et locales.
  • Même si personne ne souhaite une crise énergétique, apprendre à vivre avec moins sera peut‐être aussi formateur et riche d’enseignements.

 

 Pouvoir expliquer simplement les raisons de la crise actuelle.

Bien que le thème soit présent tous les jours dans l’actualité, les raisons principales de la crise énergétique ne sont pas forcément claires pour tous.

Pour ce qui est du chauffage, en particulier du gaz naturel, les choses sont assez « simples ». Le conflit armé entre la Russie et l’Ukraine entrave l’alimentation de l’Europe en gaz Russe (il représente 43% du gaz que nous consommons en Suisse).

  • Un des gazoducs principaux qui alimentent l’Europe passe par l’Ukraine.
  • La Russie subit des sanctions et par mesure de rétorsion bloque ses livraisons de gaz à l’Europe.
  • La Suisse est politiquement assez isolée en Europe et il lui est difficile de faire jouer à plein la solidarité avec les autres Etats européens.

Pour ce qui est de l’électricité, les raison sont diverses et pas seulement liées à la crise ukrainienne.

  • Tous les pays d’Europe sont interconnectés et s’échangent leur électricité. Si de l’électricité manque dans un pays, celui‐ci va solliciter son voisin qui à son tour va répercuter cette demande vers d’autres pays voisins et ainsi de suite. Un arrêt de production d’électricité, même éloigné de la Suisse, peut ainsi, au final, nous impacter.
  • Comme une partie de l’électricité en Europe est produite avec du gaz naturel, la production de ces centrales thermiques va manquer au réseau européen.
  • Parallèlement à ce problème lié au conflit Ukrainien, 50% des réacteurs nucléaires français (28 sur 56) sont à l’arrêt notamment pour des questions de sécurité. Certaines centrales pourront redémarrer, mais d’autres verront peut-être leur arrêt prolongé si les problèmes de sécurité ne sont pas résolus.
  • Face à la crise du gaz, certains acteurs pourraient être tentés de se retourner vers l’électricité ce qui ne fera que renforcer la pénurie de courant (chauffage, processus industriel, etc.).
  • On peut aussi citer les centrales nucléaires ukrainiennes qui sont au coeur du conflit et qui seront peut‐être débranchées du réseau (l’Ukraine aura peut‐être ainsi besoin que l’Europe lui fournisse de l’électricité supplémentaire alors que celle‐ci va justement en manquer).
  • A nouveau, la Suisse est assez isolée en Europe. Elle n’est pas parvenue à signer un accord cadre, condition pour un accord dans le domaine de l’électricité. La capacité de stockage de ses barrages est un argument, mais de manière générale chaque Etat risque d’abord se préoccuper de sa population avant de faire preuve de « générosité ».

Le pétrole quant à lui, dispose de possibilités d’acheminement plus diversifiées que le gaz et l’électricité. Ces dernières sont des énergies de réseau (lignes électriques ou gazoduc), leur voies de transport sont donc plus limitées ce qui fragilise leur approvisionnement. Même si la Russie est un grand producteur de pétrole, la pénurie ne semble pas à l’ordre du jour ce d’autant plus que la crise actuelle pèse sur les économies. La croissance de la Chine étant ralentie sa consommation de pétrole est aussi à la baisse.

 

Connaître la différence entre Blackout et pénurie d’électricité

  • Un black‐out correspond à un arrêt de livraison d’électricité alors qu’il n’en manque pas forcément. Cela peut être dû à une panne, une ligne coupée par exemple.
  • Une pénurie, quant à elle, est un manque d’électricité par rapport à la demande.

En cas de risque de pénurie, et pour éviter que des secteurs entiers ne s’arrêtent de fonctionner, l’Etat pourra décider d’arrêter préventivement les consommations de certains secteurs jugés non essentiels. Ce sont d’abord des entreprises et des services publics qui seront impactés. Les foyers ne seront concernés qu’en dernier ressort.

Ref : https://www.swissgrid.ch/fr/home/newsroom/blog/2022/penurie-delectricite-vs-black-out.html

 

Comprendre l’influence majeure du prix des énergies sur l’économie

 Cette situation de grande incertitude influe fortement sur les prix des énergies :

  • Fin août, le prix du gaz naturel européen s’est envolé et a atteint 342,05 euros (329,64 francs) le MWh alors qu’il y a un an il était de 27 euros.
  • A la même période, le prix de l’électricité pour livraison début 2023, culminant vendredi à 950 euros le MWh en Allemagne et à 1300 euros en France. Il y a un an, les prix dans ces deux pays étaient seulement d’environ 85 euros par MWh.
  • Il est important de préciser que le mécanisme de fixation du prix de l’électricité de gros est fixé par rapport au mode de production le plus cher. Avec l’envolée du prix du gaz, c’est le coût des centrales électriques à gaz qui est pris en compte, ce qui fait exploser mécaniquement le prix de l’électricité. En d’autres termes, le prix de l’électricité est fortement influencé par celui du gaz pour des raisons réglementaires.
  • Du côté du pétrole, après une flambée, son prix est un peu redescendu. Il se situe autour des 100$ le baril, soit proche du prix qu’il était avant l’invasion de l’Ukraine. L’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) vient même de décider de diminuer sa production pour éviter que les prix baissent trop. Le prix du pétrole risque donc de rester élevé mais ne devrait pas subir les mêmes augmentations que le gaz ou de l’électricité.

Il est évident qu’un prix très élevé des énergies influe sur la marche des entreprises, alimente l’inflation, ce qui a pour conséquence une augmentation des prix de beaucoup de biens et services.

Contrairement aux conséquences du réchauffement climatique qui sont perçues généralement comme assez indirectes ou éloignées, l’augmentation du prix des énergies touche donc directement la population en affectant immédiatement le pouvoir d’achat. Cette situation peut être explosive au niveau social, en particulier pour les ménages les plus modestes. Si l’on considère que pouvoir se chauffer et disposer d’électricité sont des biens essentiels, que se passera-t-il si certaines personnes ne peuvent plus le faire faute de moyens ?

L’influence du prix des énergies sur les comportements individuels est donc très forte. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’application de taxes pour renchérir artificiellement le coût des énergies a souvent été prônée pour inciter les utilisateurs à moins gaspiller. Mais, comme la crise de gilets jaunes en France le prouve, cela pleut occasionner des oppositions virulentes voire des révoltes. Le refus de la nouvelle loi suisse sur le CO2 qui prévoyait d’en augmenter la taxe en est une autre illustration. Alors qu’une légère augmentation de prix du carburant des voitures a suscité une levée de boucliers en France, qu’en sera-t-il de l’explosion actuelle des prix ?

Comme les origines de l’augmentation sont extérieures à la Suisse, la population sera probablement plus encline à participer à l’effort collectif pour traverser cette période difficile que de se révolter. Mais des reproches envers les autorités seront inévitables.

 

La peur de la pénurie encourage le « retour en arrière »

L’urgence d’une crise énergétique à court terme repousse la lutte contre le réchauffement climatique et le développement durable à plus tard. Ainsi, certains pays relancent leurs centrales thermiques polluantes ou retardent leurs fermetures.

L’Allemagne prévoit d’augmenter momentanément le recours à ses centrales au charbon alors que l’objectif était leur disparition d’ici 2030. En Angleterre, la nouvelle première ministre anglaise, Liz Truss serait prête à accorder 130 nouvelles autorisations de forages pétroliers en mer du Nord.

Certains milieux profitent de la crainte d’un black-out pour relancer l’énergie nucléaire en Suisse alors que la population avait choisi d’en sortir récemment et que la guerre en Ukraine nous démontre la fragilité de ces installations qui deviennent des cibles de guerre avec tous les risques que cela comporte. Aussi, le premier ministre anglais Boris Johnson, s’est dépêché avant de quitter le pouvoir, de signer un contrat pour la construction d’une nouvelle centrale nucléaire.

Face au risque de pénurie de gaz, l’Europe a accepté que les Etats-Unis lui livre du gaz. Celui-ci sera certainement en grande partie du gaz de schiste provenant d’une technologie de forage à laquelle la plupart des pays européens sont opposés. Avec la crise, certains pays s’interrogent à nouveau sur l’opportunité de relancer ce type de forage afin d’assurer leur indépendance énergétique.

Face au risque de pénurie, il y a de manière générale une tentation naturelle au repli et à l’individualisme que ce soit au niveau des états ou dans la population. Par exemple, le média 20minutes a demandé aux lecteurs qu’elles seraient les mesures d’économie à prendre. Le premier choix a été d’éteindre les éclairages dans les villes (pas chez eux), le second de ne pas charger les voitures électriques (jalousie envers les riches possesseurs de Tesla, refus du changement ?)…Bref, ce sont les autres qui devraient d’abord se sacrifier.  Il semble aussi que les achats de petits chauffages d’appoints électriques ou de générateurs à essence sont en hausse. Les autorités craignent ainsi à juste titre que des réflexes individualistes ne viennent annihiler les efforts du reste de la population (baisse du chauffage, économies d’électricité, etc.) et aggravent la crise.

 

Saurons-nous retirer quelque chose de positif de cette crise ?

Nous vivons un moment particulièrement paradoxal. Alors que l’on a souvent eu un peu l’impression de prêcher dans le désert en incitant le public à moins gaspiller l’énergie et que les médias semblaient souvent lassés d’en parler, ils regorgent actuellement de conseils et de propositions d’éco-gestes. Ce qui, il y a quelques mois était souvent considéré comme du rabâchage inutile et peu efficace, retrouve soudain de l’intérêt. On redécouvre les vertus des petits gestes individuels qui additionnés peuvent représenter des économies considérables et l’importance de l’Etat pour faire face à ces défis.

Au premier abord, on pourrait donc considérer que cette crise sera salutaire. Elle aura le mérite d’exposer crûment notre dépendance aux énergies fossiles et la fragilité de notre système d’approvisionnement. Grâce à elle, des mesures de bon sens sont déjà prises comme, par exemple, la fermeture des portes de certains magasins qui étaient laissées ouvertes auparavant. Des gestes simples sont rappelés, chacun réfléchit à ce qu’une température de chauffage adéquate signifie, et l’intérêt pour des énergies renouvelables et locales est renforcé ce qui pourrait en dynamiser le développement.

Mais d’un autre côté, on constate que la crise aura accéléré des projets de forages d’énergies fossiles. Des mesures essentielles de lutte contre le réchauffement climatique, comme l’arrêt de centrales au charbon, sont repoussées. La peur de manquer d’énergie est aussi exploitée pour réhabiliter des technologies dont les désavantages et les risques restent importants.

Il est malheureusement possible que, passé la crise, nous retournions avec soulagement à la « situation normale » en remontant nos chauffages et en abandonnant une grande partie des actions d’économies qui auraient pu être maintenues.

Dans tous les cas, il est de notre responsabilité de rappeler, à notre humble niveau,  que ce moment si particulier pourrait constituer un déclic, une occasion unique pour accélérer la transition énergétique car l’urgence climatique, elle, n’attend pas.

Nouvelle étiquette-énergie : les + en –

L’Europe a pris son temps, mais un nouveau système d’étiquette-énergie va entrer en vigueur dès mars 2021 . Cette nouvelle méthode d’attribution des notes de l’étiquette énergétique va d’abord concerner les lave-linge et lave-vaisselle, les réfrigérateurs et congélateurs, les téléviseurs, les écrans et les ampoules (phase transitoire jusqu’à décembre 2021 et août 2022 pour les ampoules). Pour les autres produits de groupes, tels que climatiseurs, sèche-linge, aspirateurs, chauffe-eau, etc., l’introduction de la nouvelle étiquette ne se fera qu’après la mise en vigueur des nouveaux règlements de l’UE, soit au plus tôt en 2022.

Ce changement s’explique principalement par le fait que les concepteurs de l’étiquette-énergie d’origine n’avaient pas suffisamment prévu les progrès techniques améliorant l’efficacité des appareils. Ainsi, par exemple, pour les réfrigérateurs ou les ampoules il a été nécessaire d’inventer de nouvelles catégories comme A+, A++, A+++. Cette situation apporte une grande confusion car parfois un appareil A++ est en fait le modèle le moins performant autorisé en Suisse. C’est le cas, par exemple, des réfrigérateurs qui doivent depuis 2013 être au minium de la classe A++ !

Depuis de nombreuses années nous avons pensé qu’il fallait remplacer cette classification par un millésime. En effet, c’est surtout au moment de l’achat que l’étiquette-énergie est utile. Il s’agit donc d’acheter l’appareil le plus efficace au moment de l’achat, la norme et la note pouvant ensuite évoluer pour s’adapter aux évolutions techniques sans entrer dans l’absurdité des ++++++++.

La nouvelle étiquette-énergie comprendra ainsi uniquement les classes d’efficacité énergétique de A à G (fini les +++ !!!).  Les critères pour les limites de classes seront régulièrement adaptés en fonction de l’évolution du marché et de la technologie. Pour se donner de la marge, la classe B sera dans un premier temps la classe maximale. Les appareils classés A+++ aujourd’hui seront ainsi bientôt classés B ou C.

Ce changement s’accompagnera également d’indications complémentaires selon les appareils, par exemple des niveaux de bruit et également d’autres méthodes de calcul. Un QR code permettra d’accéder à des informations supplémentaires sur le produit.

Selon la révision de l’ordonnance suisse OEEE (15.5.2020), en plus de la classe d’efficacité énergétique effective, il faudra également afficher l’éventail des classes disponibles afin d’éviter que le consommateur pense acheter un appareil convenable au niveau énergétique alors qu’il s’agit du niveau le plus bas autorisé dans un pays.

Selon nous, il n’est pas certain que cette indication soit bien comprise par le consommateur…Peut-être que de griser les catégories exclues avec l’indication « non autorisés à la vente en Suisse » serait plus parlant.

On peut constater que le principe du millésime n’est qu’implicite. L’indication de date est peut-être indiquée en tout petit, en bas à droite de l’étiquette. Est-ce la période de validité de la norme ?

Sans indication claire d’un « millésime », le consommateur trouvant son même produit quelques années plus tard avec une note dégradée ne va peut-être pas comprendre que celui-ci n’a pas régressé ou changé mais que c’est la norme qui est devenue plus sévère.

Pour plus d’info  : https://newlabel.ch/fr/etiquette-energie-2021/

Nouvelle étiquette-énergie pour les voitures

Depuis le 1er janvier 2020, un nouveau mode de calcul de l’étiquette-énergie des voitures de tourisme a été introduit. Les modifications principales sont :

  • Passage de la procédure d’essai NCEC (nouveau cycle européen de conduite) à la procédure d’essai WLTP (Worldwide Harmonized Light-Duty Vehicles Test Procedures). Avec cette nouvelle méthode on obtient des résultats d’émission de CO2 plus élevés qu’auparavant. Pour tenir compte de cette différence de calcul la valeur cible de 95 g/km est augmentée de 21% et s’établit dorénavant à 115 g/km.
  • La prise en compte du poids du véhicule à vide pour l’attribution de la note (A à E) est supprimée. Auparavant une grande  partie du poids des véhicules était « décompté » dans le calcul pour que dans toutes les catégories on trouve des modèles A ou B. Le calcul de l’efficacité énergétique se fondera dès lors uniquement sur la consommation en litres par kilomètre et ne sera plus pondérée en fonction du poids du véhicule.
  • D’autres changements vont renforcer la visibilité de l’étiquette-énergie dans la publicité et les canaux de vente.

Infos sur le site de la Confédération

L’importance du poids du véhicule

Quel que soit l’énergie de propulsion, le poids du véhicule est prépondérant dans sa consommation. En effet, pour déplacer 1.6 personnes (moyenne des passagers en Suisse) nous utilisons des engins pesant en moyenne 1,5 tonnes! C’est donc bien le poids de la voiture à vide et non son chargement qui influe le plus sur sa consommation.

Du fait  notamment des normes de sécurité toujours plus sévères, le poids des voitures a augmenté de 60% depuis les années 60 (+300kg depuis 1990), ce qui va à l’encontre des objectifs environnementaux. Pourtant, une diminution d’environ 20% le poids des voitures (250kg) permettrait des baisses d’émissions d’environ 20 gr de CO2. (article du point (2013))

Fichier : Trois projets pour alléger de 20 % le poids des voitures _ Automobile.pdf

A l’heure des SUV, 4X4 et autres monstres de la route, on peut s’interroger sur la contradiction d’une industrie qui déploie de grands efforts pour proposer des propulsions alternatives tout en alourdissant constamment ces mêmes véhicules ce qui, annule en grande partie les progrès réalisés.

La suppression de la pondération par le poids des véhicules dans la nouvelle étiquette-énergie est donc une bonne nouvelle mais sera-t-elle suffisante pour inciter les utilisateurs à opter pour des véhicules plus légers et plus sobres ? Pour pousser les constructeurs à faire plus d’efforts en la matière, des limites de poids ne devraient-elles pas être imposées ? Une taxe incitative sur les voitures les plus lourdes ne devrait-elle pas être introduite pour pousser les consommateurs à modifier leurs choix?

Les led sont-ils dangereux pour les yeux?

Depuis plusieurs années, la question de la dangerosité des LED est régulièrement soulevée.

Par exemple, l’émission de la rts 36,9 en a reparlé il y a quelques mois de cela.

Qu’en est-il vraiment ?

  1. La composante bleue de la lumière des LED pourrait favoriser le déclenchement de la dégénérescence maculaire qui peut affecter les personnes dès 70 ans. Mais ce n’est qu’une hypothèse.
  2. les principales causes de cette maladie sont l’âge et les antécédents familiaux et d’autres facteurs de risque (tabac, mauvaise alimentation). Certaines lumières pourraient peut-être favoriser l’apparition de la maladie.
  3. des personnes qui ont fait beaucoup de haute montagne et qui ont été exposées à de fortes lumières (réflexion sur la neige), ont plus de problèmes de dégénérescence de l’oeil.
  4. des rats ont été exposés à de la lumière led et ont développé des problèmes graves aux yeux.

Mais :

Le spectre de lumière de nos éclairage comporte toujours une partie bleue et plus la lumière est chaude moins il y en a.

Entre un guide de haute-montagne qui reçoit de la lumière intense en plein visage toute sa carrière et un éclairage led, peut-on vraiment comparer (intensité, durées d’exposition directes dans l’oeil, etc.) ?

En ce qui concerne les expériences sur les rats, on voit bien dans l’émission qu’il s’agit d’une lumière bleue intense, pas blanche ni chaude. Est-ce comparable ?

Dans l’émission, deux spectres de couleur montrent que dans une led il y a bien entendu un composante bleue mais c’est aussi le cas pour une ampoule standard.

Si les petites led de nos lampes de poche donnent de la lumière très froide, les ampoules de plafond led produisent une couleur chaude avec donc beaucoup moins de lumière bleue. Aucune distinction ou précision n’est faite dans l’émission.

Toute l’émission, dont la musique de fond est volontairement inquiétante, utilise des termes au conditionnels tels que « semblerait », « pourrait », « favoriserait le déclenchement », etc…

Même si on utilise une ampoule led très blanche, il est rare que l’on se plante le rayon dans l’oeil et pendant longtemps.

Pour terminer, l’émission précise que l’éclairage led de nos smartphones et écrans n’est pas assez puissant pour être dangereux. Ouf, l’essentiel est sauf….

Avec ce type d’émission on reste sur sa faim. Bien entendu le principe de précaution s’impose. Mais il est aussi vrai que chaque fois qu’une nouvelle technologie émerge on lui trouve tous les défauts et surtout on aime à distiller du doute. On connait tous des gens qui ne réchauffent rien au micro-onde parce qu’il y a des ondes…

Si cette question est soulevée dans les écoles, il est important de préciser que ce ne sont que des hypothèses et qu’il est peu probable que les ampoules de plafond produisant une couleur chaude représentent un risque. Comme toujours, il est conseillé de ne pas regarder longtemps vers une source intense de lumière, que ce soit le soleil ou une ampoule.

Affaire à suivre…

La consommation annoncée des voitures est-elle fiable ?

L’émission ABE de la RTS a comparé les consommations théoriques annoncées des voitures avec des tests plus réalistes.

On constate que les valeurs annoncées sont souvent d’un litre inférieures à la réalité et pour ce qui est des émissions de CO2 c’est encore plus marqué.

Voir l’émission ABE

Les constructeurs ont de mieux en mieux compris comment passer les tests européens normalisés. Grâce divers astuces, ils parviennent à obtenir des résultats plutôt irréalistes.
Voici un liste d’astuces relevées par ABE :

Pneus sur-gonflés
Alternateur déconnecté
Lubrifiant spéciaux
portières scotchées
Freins desserrés
Température élevée
Optimisation de la gestion du moteur
Modification de l’alignement des roues
Rapport de vitesse supérieur
Oter les rétroviseurs extérieurs
Retirer tout les équipements de confort
Réglage spécial du banc de roulement¨
Ajuster les résultats à moins 4%

Selon l’émission, il semble que les constructeurs en viennent parfois même à enlever les sièges arrière pour gagner du poids.

Comme le montre les résultats, les différences sont encore plus marquées dans le cas de voitures hybrides car les tests semblent encore moins adaptés pour ce type de véhicule.

On obtient parfois des résultats vraiment fantaisistes.Par exemple, la Porsche Panamera est annoncée avec une consommation de 3,1 litres aux 100km !! Impressionnant et de quoi déculpabiliser les amateurs de gros cylindres. Mais en fait, le test officiel mesure une batterie chargée à fond sur une distance égale à l’autonomie électrique du véhicule à laquelle on ajoute arbitrairement une distance de 25 km. il suffit donc que le constructeur joue sur la capacité de la batterie pour modifier la consommation officielle.

Voir article du Point

Bien que plusieurs chiffres circulent, voici un article qui se félicite de n’avoir consommé avec la Prosche Panamera hybride que 6,9 litres aux 100km, plus de deux fois la valeur annoncée…

Article de l’Argus

L’exemple de cette hybride rechargeable démontre à quel point les tests ne sont plus adaptés à ce type de véhicule.

De plus, il serait intéressant de savoir comment est comptabilisée l’électricité consommée. Car si son origine est fossile (ex. charbon), les kilomètres parcourus en électrique ne devraient pas être très différents d’un moteur à combustion en ce qui concerne l’énergie primaire et les émissions de CO2.

95% des nouveaux bâtiments en Chine gaspillent l’énergie

Voici une dépêche de l’Agence Chine nouvelle (l’agence officielle de l’état chinois) qui fait froid dans le dos.

Lorsque l’on construit de nouveaux bâtiments c’est pour des dizaines d’années voir beaucoup plus. Il est donc important d’imposer des normes énergétiques sévères pour ne pas hypothéquer l’avenir. En ne le faisant pas, la Chine va accentuer ses besoins énergétiques qui sont déjà énormes. En Suisse, où le renouvellement des bâtiments est faible et les normes assez sévères, il est important de mener un politique d’assainissement du parc existant.

Voici la dépêche :

Plus de 95% des nouveaux bâtiments construits chaque année sont « à haute consommation d’énergie », a indiqué Tang Kai, planificateur en chef du ministère chinois du Logement et du Développement urbain et rural, appelant le pays à promouvoir lesprojets de construction à basse consommation d’énergie.

La Chine construit environ 2 milliards de mètres carrés de nouveaux bâtiments chaque année, maisseuls moins de 100 millions de mètres carrés sont à faible consommation d’énergie, a précisé Tang Kai lors d’un forum sur l’économie en cours à Chengdu, capitale de la province du Sichuan (sud-ouest), du 19 au 21 novembre.

La Chine compte actuellement 40 milliards de mètres carrés de bâtiments, mais ceux à basse
consommation d’énergie n’en représentent qu’une « très petite partie », a-t-il poursuivi.
La consommation d’énergie dans les bâtiments compte pour 30% de l’utilisation énergétique totale du pays, et la proportion est encore en augmentation.

Le statut de pays en voie de développement qu’a la Chine signifie qu’elle a encore de la marge pour améliorer son efficacité énergétique, a-t-il indiqué. Promouvoir la construction des bâtiments à faible consommation d’énergie pourra atténuer la pénurie en énergie et aider le pays à réaliser son objectif de réduire les émissions, a-t-il ajouté.

Le gouvernement chinois s’est engagé à réduire la consommation d’énergie par unité du PIB de
16% d’ici fin 2015 et à réduire les émissions de dioxyde de carbone de 17% pendant la même
période, par rapport aux niveaux de 2010.

Copyright © Chine Nouvelle (Xinhua) – Xing Yaofeng, le 20-11-2011 11:53

Remarque : on ne sait pas ce qui est considéré comme un bâtiment à basse consommation d’énergie en Chine…

Etiquettes énergie : nouveautés 2012

La Suisse va reprendre les nouvelles dispositions européennes concernant les étiquettes énergies.

Des nouvelles normes ou élargies entreront en vigueur pour les téléviseurs, les pompes de circulation, les lampes fluorescentes, l’éclairage public, les décodeurs, les réfrigérateurs et les congélateurs.

Les étiquettes pourront monter jusqu’à A+++.
Mais où va-t-on s’arrêter avec les +. Le consommateur y perd son latin !
En effet, celui qui achète une télévision A croit faire une bonne affaire, alors qu’il existe 3 niveaux bien meilleurs… Mieux vaudrait modifier les objectifs du A en fonction des progrès techniques. Ce n’est pas important si un téléviseur A en 2011 consomme plus qu’un A en 2020. Du point de vue du consommateur ce qui compte c’est d’acheter le plus performant du moment.

La Suisse impose une performance minimum aux appareils vendus en Suisse. Par exemple, les ampoules dépolies ou les machines à laver doivent être A. On ne peut pas vendre des appareils moins bons (B, C, D…). C’est assez compliqué et cela change selon le type d’appareil.

Au niveau des stand-by, les normes sont très sévères. Les consommations en stand-by ne doivent plus dépasser 1 watt.

Au final ce sont de bonnes nouvelles, car progressivement les appareils les plus gourmands sont remplacés par des modèles bien plus efficaces.

Le seul problème c’est que parallèlement à ces progrès, le nombre d’appareils ne cesse d’augmenter dans les foyers, la taille des écrans et de frigos augmente et de nouveaux besoins son apparus. Un bonne partie des diminutions de consommation par appareil risque d’être compensée par ce phénomène. Par exemple, nous avons souvent un décodeur ADSL qui reste branché 24H24, le téléviseur a un écran géant et nécessite un ou des décodeurs pour fonctionner.

Un autre exemple. L’ordinateur était absent des foyers ou très rare il y a 15 ans. Aujourd’hui nous en avons plusieurs et chacun dispose souvent de périphériques (imprimante, disque dur externe, haut-parleurs, scanner, etc…)

Annonce sur le site de l’OFEN : http://www.bfe.admin.ch/energie/00588/00589/00644/index.html?lang=fr&msg-id=41819

Détails des normes : http://www.news.admin.ch/NSBSubscriber/message/attachments/24583.pdf

Climatiser avec l’eau du lac Léman

Florence (animatrice à Genève) nous a transmis cette information très intéressante.

Les SIG de Genève vont développer leur offre de climatisation utilisant l’eau du Lac. Ceci permet de se passer de la technique actuelle de climatisation qui utilise des compresseurs électriques très gourmands en énergie.

En effet, à 50m de profondeur l’eau du lac reste de façon constante à 5-8 °C. Il faut bien entendu de l’énergie pour aller rechercher ce « froid » et l’amener vers les bâtiments, mais c’est beaucoup moins énergivore que de climatiser de façon conventionnelle.

Même si ce système est intéressant, on peut quand même s’interroger sur la pertinence de la climatisation. En effet, il est aujourd’hui possible de concevoir des bâtiments qui n’ont pas besoin d’être refroidis à l’aide d’une climatisation et qui se contentent d’une simple ventilation peut gourmande en énergie.

Il faut néanmoins relativiser ce dernier point. En effet, beaucoup d’immeubles qui seront raccordés sont anciens et leur conception ne leur permet pas de se passer de climatisation. De plus, les immeubles situés à proximité de nuisances sonores (ex. autoroute, route passante) ne peuvent réguler leur température intérieure en été par l’ouverture des fenêtres et doivent donc être climatisés.


Article de la Tribune de Genève

Auto-goal !

Comment torpiller les économies d’énergie en faisant la promotion de la gestion des déchets.
Nous n’avons pas trouvé de version allemande. Peut-être qu’une traduction était impossible et qu’ils ont décidé de couler leurs petits camarades de l’énergie pour un mauvais jeu de mots.
Vu sur le site 20minutes.ch :