La technologie led aura-t-elle raison des lampes fluo-compactes ?

En me rendant chez Ikea vendredi passé, je n’ai trouvé dans les rayons que des ampoules led. Où sont passées les ampoules fluo-compactes ?

Sur le site Internet d’Ikea, c’est d’abord les ampoules led qui sont présentées, puis des halogènes basse tension et seulement à la 2ème page 4 modèles de fluo-compactes.

On se trouve à n’en pas douter à un tournant, mais tout n’est pas si simple….

Un choix compliqué pour le consommateur :

Les ampoules led sont vendues chez Ikea avec l’indication de la production de lumière (lumen) et il est difficile de faire le lien avec les anciennes ampoules à incandescence qui constituent la référence pour beaucoup de gens.

Voici un petit tableau de correspondances :

Pendant longtemps les ampoules led commercialisées ne dépassaient pas 800 lumens, ce qui correspond à l’éclairement d’une ampoule classique de 60 Watts.

Aujourd’hui certains modèles atteignent environ 1’000 lumens, soit l’équivalent de l’éclairement d’une ampoule à incandescence de 75 Watts.

Chez Ikea, l’ampoule led la plus puissante produit 600 lumens, soit à peu près l’équivalent de ce que produisait en lumière une ampoule à incandescence de 50 Watts. Mais Ikea annonce sur son site : « 600 lumens correspondent approximativement à la lumière émise par une ampoule à incandescence de 60 Watts. »

Sans référence ou avec une référence surestimée, certains consommateurs risquent d’être déçus en découvrant que l’ampoule la plus chère du magasin ne produit pas une très grande quantité de lumière.

Pour les puissances d’éclairage supérieures, Ikea propose encore sur son site (et j’imagine aussi en magasin) quelques modèles de fluo-compactes (équivalent incandescent 75W et 100W). Lorsque les ampoules led permettront d’atteindre ces puissances d’éclairage (1600 lumens) à des coûts acceptables, les ampoules fluo-compates ne seront probablement plus vendues par Ikea.

En ce qui concerne l’étiquette-énergie, certaines ampoules led de chez Ikea sont classées A+, une notation qui ne semble pas officielle en Suisse. A+ n’est attribué qu’aux ampoules led les moins puissantes. Ceci s’explique par la difficulté à conserver le bon rendement des ampoules led plus on monte en puissance mais également par le fait que la référence que constitue les ampoules à incandescence n’est pas constante. Les ampoules à incandescence puissantes ont des meilleurs rendements que les modèles moins puissants (une ampoule à incandescence de 100 Watts produit plus de lumens par Watt qu’une ampoule de 40 Watts).

Apprendre aux enfants à compter en lumen :

Nous assistons à n’en pas douter à un tournant technologique. En quelques années, les ampoules led auront remplacé les fluo-compactes en rayon.

En ce qui concerne l’éclairement, il est important de rapidement oublier la référence en Watts des ampoules à incandescence. Celles-ci ont aujourd’hui disparu du marché, et il s’agit de parler en lumens, une référence indépendante des technologies employées.

Dans le cadre des animations, il est donc important de faire référence aux lumens afin que les enfants s’y habituent et disposent d’ordres de grandeur (une ampoule standard = 800 lumens). La puissance électrique des différentes ampoules en Watt permet quant à elle de montrer que pour un même éclairement en lumen on consomme moins avec des ampoules économiques fluo-compactes ou led (par ex. par rapport aux ampoules halogènes).

Avantages et inconvénient des ampoules led :

Avantages :
– allumage immédiat
– souvent réglable sur variateur
– pas de mercure
– longue durée de vie (annoncée de 25’000 à 50’000 heures selon les modèles)
– couleur de lumière comparable aux ampoules à incandescence

Inconvénients :
– prix encore élevé, même chez Ikea (Frs 20.- pour une ampoule de 600 lumens)
– la diffusion de la lumière est plus concentrée vers l’avant, il y a peu de diffusion « tout autour » (cette caractéristique varie selon les modèles)
– la durée de vie annoncée est semble-t-il parfois plus courte, et il y a une baisse de luminosité dans le temps.
– les ampoules led sont très sensibles à la chaleur ce qui peut faire baisser leur durée de vie. C’est la raison pour laquelle elles disposent d’une sorte de « radiateur » en métal à l’arrière pour dégager cette chaleur; ceci explique pourquoi elles sont aussi assez lourdes. Les enfermer dans une globe en verre par exemple peut freiner l’évacuation de la chaleur et diminuer leur durée de vie.

 

Forage géothermique à St-Gall : on continue malgré le tremblement de terre

Le 20 juillet 2013, un forage géothermique à St-Gall a provoqué un petit tremblement de terre de magnitude 3,6 sur l’échelle de Richter.

Aucun dégât n’a été constaté, mais la secousse a été ressentie par les habitants de la région.

La secousse a semble-t-il été provoquée par des injections d’eau visant à bloquer, par mesure de sécurité, une forte arrivée de gaz dans le forage.

Après Bâle qui a complètement abandonné un forage pour les mêmes raisons en 2009, c’est un coup dur pour la géothermie suisse.

Suite à l’incident, certaines personnes ont immédiatement mis en garde contre la dangerosité des forages. A chaque fois que l’on essaie d’avancer dans de nouvelles technologies propres, il y a pour certain presque une « satisfaction » à constater des difficultés.

La bonne nouvelle est que les autorités St-Galloises ont décidé de poursuivre le forage. Mais celui-ci est à la merci d’une seconde secousse qui pourrait tout compromettre. Ce serait vraiment dommage car on est proche des premiers essais de pompage d’eau chaude (140°-c) à 4’000 mètres de profondeur.

Affaire à suivre…

Articles :

Seisme provoqué par une centrale géothermique – 20 minutes

A Lavey-les-Bains, le forage géothermique n’est pas remis en cause

Peu importe les risques, le forage va continuer – 20minutes

Vaud : solaire qui rit, éolienne qui pleure

Les habitants de Daillens et Oulens (VD)se sont prononcés massivement contre des projets d’éoliennes ce week-end (article de 20minutes). Même s’il s’agit d’un vote consultatif, cela démontre une réticence très forte contre les éoliennes. Ces oppositions vont au-delà d’un refus rationnel. Les opposants ont fait feu de tout bois, jusqu’à utiliser des arguments totalement démagogiques, non vérifiables, voir irrationnels. Mis à part les prises de position parfaitement recevables (atteinte au paysage, par exemple), il y a véritablement une psychose anti-éoliennes qui s’est installée et qui ne permet pas un débat apaisé. On retrouve d’ailleurs le principe du « not in my backyard (pas près de chez moi) », c’est à dire le soutien déclaré aux efforts pour une énergie propre mais le refus d’en assumer une part.

Pourtant, l’énergie éolienne pourrait produire le quart de l’électricité du canton de Vaud et ceci en respectant les limites très strictes permettant leur installation. Faudra-t-il passer par une loi cantonale voir fédérale, un vote populaire à un niveau supérieur, pour permettre à ces installations de voir le jour ?

Si les éoliennes ont un peu chancelé ce week-end, la commune de Payerne a par contre annoncé un plan d’envergure dans le domaine du solaire. L’objectif et d’installer 100’000 m2 de panneaux solaires et d’ici à 2015 d’atteindre l’autarcie électrique des Payernois (dépêche 24heures).

La marche vers un monde durable n’est vraiment pas une ligne droite…

La consommation des voitures

Il fut un temps où la consommation de sa voiture correspondait plus ou moins à celle indiquée par le constructeur lors de l’achat. Bien entendu, le mode de conduite devait être économique, mais on y arrivait assez facilement.

Depuis que les tests de consommations sont normalisés, étiquette-énergie oblige, les constructeurs ont trouvé de nombreuses astuces afin d’atteindre des consommations basses.

L’Internation Council on Clean Transporation de Berlin a ainsi constaté que si la différence entre consommation réelle et annoncée était de moins de 10% en 2001, en 2011 elle peut atteindre 25 % ! (article 20minutes )

Ainsi l’heureux propriétaire d’une voiture neuve qui annonce fièrement 5 litres aux 100km, consommera plus d’un litre de plus, même en s’évertuant à conduire de façon « économique ».

Le TCS constate également le phénomène. Les consommations annoncées sont en moyenne de 0,5 à 1 litre plus élevées dans la réalité.

Quelques extraits tirés de la brochure TCS « catalogue consommation 2013 » :

La directive UE permet, par exemple, de déterminer la consommation d’usine «officielle» avec un modèle de base léger. Dans la réalité, une version richement équipée peut peser 100 à 200 kg de plus à vide, ce qui équivaut à une surconsommation de 0,5 à 1,0 l/100 km.

Alors que sur la route le climatiseur, le chauffage, la ventilation et l’éclairage augmentent la consommation de carburant, ces consommateurs d’énergie doivent être débranchés lors des mesures…

Les constructeurs automobiles savent aussi qu’une température idéale et le choix des pneus influencent la consommation.

Un conducteur expérimenté peut, en adoptant un mode de conduite prévoyant, atteindre en règle générale la consommation indiquée par l’usine à la rubrique «mixte». Mais plus les voitures sont sobres, plus cet objectif est difficile à réaliser. Pour les automobiles qui affichent 5 l/100 km pour la consommation mixte, la valeur plus élevée indiquée sous «urbain» est un indicateur plus réaliste.

Que retenir de ce qui précède ?

1) On constate que les voitures sont de plus en plus sobres. Voici, ce que le TCS dit à ce sujet :

Grâce au progrès technique, les voitures neuves ont des rendements énergétiques toujours meilleurs.

Etant donné que les acheteurs ont une préférence pour des voitures toujours plus grandes et plus lourdes, la consommation moyenne des voitures neuves n’a diminué depuis 2000 que de 2% par an. En 2011, la consommation moyenne de carburant a reculé à 6,39 l/100 km.

2) Mais ce chiffre de 6,39 l/100 km est vraisemblablement basé sur les données des constructeurs. Dans ce cas, une partie de ce progrès est virtuel, les constructeurs devenant aussi de bons élèves qui savent de mieux en mieux passer leurs examens; et sans « tricher » puisqu’ils se conforment aux règles.

Le bilan environnemental des fraises

L’émission « On en parle » de la rts, vient d’aborder la question du bilan environnemental des fraises.

Si le transport des fraises depuis l’Espagne double le bilan carbone par rapport à des fraises suisses de saison, les fraises suisses produites sous serre chauffée alourdissent plus de 20 fois ce bilan !

Tableau comparatif : télécharger ici

Page du site de l’émission « On en parle »

Bien entendu ce type de calcul peut sensiblement varier en fonction du type d’énergie utilisée pour chauffer les serres. Le calcul de l’énergie grise ou d’un bilan carbone est donc toujours basé sur des hypothèses de départ. De plus, comme on le voit dans le comparatif, il n’y a pas que l’emprunte carbone qui compte. Le bilan eau est très défavorable pour les fraises espagnoles.

Il y a quelques années, une autre étude démontrait que les roses venant d’Amérique du sud par avion avaient un moins mauvais bilan carbone que celles poussant aux Pays-bas dans des serres chauffées en plein hiver.

Faut-il en conclure que c’est un moindre mal que de consommer des produits venant de loin mais avec des méthodes de production moins polluantes ?

Il faudrait plutôt s’interroger sur la nécessité d’acheter des produits complètement hors saison. Doit-on absolument s’offrir des roses à Noël? Qu’elles viennent de loin ou qu’elles soient produites sous serre, le supplément d’énergie grise qu’elles contiennent ne se justifie pas.

Profitez en ce moment des asperges du Valais. La saison est courte, mais quel régal !

Il y a du gaz exploitable sous le lac Léman

Nous vous avions signalé il y a 2 ans qu’un forage exploratoire avait été effectué près de Villeneuve.

Le Temps d’aujourd’hui annonce qu’une quantité de gaz suffisante pour une exploitation rentable a été trouvée.
télécharger l’article

Même s’il ne s’agit pas à proprement parler de gaz de schiste, il faudra peut-être (probablement) procéder par fracturation de la roche. L’article semble indiquer que ces « tight gaz » pourront être retirés sans utilisation de produits chimiques comme c’est le cas pour les gaz de schiste. Ce dernier argument et la possibilité d’une production locale de gaz sont des arguments de poids.

Une autorisation d’exploitation sera-t-elle accordée par les autorités ?

Affaire à suivre…

La voiture électrique est-elle écologique ?

En ces temps de Salon de l’auto, nous sommes toujours déçus du manque de curiosité de la majorité des « journalistes », qui ne font que répéter les slogans des constructeurs sans se poser les bonnes questions. Ils présentent pratiquement toujours la voiture électrique comme ne produisant pas de pollution. Les seuls défauts qu’il relèvent : l’autonomie et le temps de recharge de la batterie.

L’ATE dans son dernier numéro de l’Eco-mobiliste qui classe toutes les voitures en fonction de leur qualité environnementale, aborde la question du caractère écologique ou non de la voiture électrique. Cette étude émane du projet THELMA (TecHnology-centered ELectric Mobility Assessment)

En résumé voici ce que dit l’ATE :

– la réponse est complexe et dépend de différents facteurs et en particulier l’origine de l’électricité
– Si l’on prend comme base le mix électrique européen ou de l’électricité provenant de centrales à gaz (plusieurs projets sont en cours en Suisse), la voiture électrique est juste un peu meilleure en CO2 que les voitures performantes actuelles.
– en ce qui concerne la consommation de ressources minérales, les voitures électriques sont moins bien classées à cause du cuivre et de l’aluminium contenu dans les moteurs électriques.
– les chiffres de consommation des constructeurs ne tiennent pas compte de l’énergie nécessaire au chauffage des voitures électriques en hiver et qui ne peut provenir des pertes du moteur (l’autonomie va également chuter).

L’ATE conclut ainsi :

 » Remplacer les véhicules conventionnels par les véhicules électriques aurait un effet positif prépondérant, à la seule condition que du courant vert certifié soit employé pour leur fonctionnement. »

Il ne s’agit pas de condamner les voitures électriques qui sont d’ailleurs souvent très bien classée par l’ATE, mais ce classement dépend de nombreux facteurs qui ne sont souvent pas réunis dans la réalité.

De plus, on occulte souvent que ces classements concernent principalement les émissions de CO2 ce qui privilège l’électricité nucléaire en oubliant au passage ses nombreux défauts (risques, déchets, énergie non renouvelable, faible rendement).

Avec la volonté du Conseil Fédéral de se passer du nucléaire, souhaite-t-on vraiment ajouter les voitures comme nouveaux consommateurs d’électricité ?

On peut alors se demander si l’avenir ne réside pas plutôt dans le développement de voitures hybrides à moteurs classiques mais caractérisées par des consommations extrêmement basses. En particulier par la baisse du poids des véhicules.

Par exemple, VW va commercialiser un modèle qui consomme 0,9 litres Pour 100km (info sur la VW XL1). Le prix n’est pas communiqué et on peut s’imaginer qu’il sera très élevé.

Mais si les constructeurs parviennent à produire à des coûts acceptables des voitures consommant 2 litres aux 100km, il n’y aura que peu d’intérêt à passer à la voiture électrique.

Voir article du Temps du 7 mars 2013 « Les constructeurs misent sur la voiture économe »

Il est aussi intéressant de noter que les voitures à gaz (idéalement à bio-gaz) ont également d’excellents bilans et sont très bien classées par l’ATE. Et n’oublions pas non plus le développement nécessaire des transports publics !

Près de Rivaz, percement d’une nouvelle conduite forcée

L’énergie hydraulique, ce n’est pas seulement la grande Dixence. Des installations plus modestes et souvent méconnues existent.

En prenant la route du lac entre Lausanne et Vevey, juste avant Rivaz, la jolie cascade de Forestay est visible sur la gauche. C’est également le lieu du vinorama, un espace de dégustation des vins locaux. Actuellement, une structure métallique y est montée pour permettre de percer une nouvelle conduite forcée de 950 mètre (jusqu’à Chexbres). La conduite sera enterrée pour ne pas nuire au paysage classé patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. Voir article du Régional Les travaux du Forestay vont durer

L’objectif du projet est de passer d’une production actuelle de 350’000 kWh/an à 2’526’000 kWh/an, soit 7 fois plus. Cet exemple montre qu’il existe un potentiel important lors de la rénovation des petites centrales hydro-électriques existantes.

Il est à noter que les lieux adaptés à l’utilisation de la force hydraulique étaient souvent connus bien avant la découverte de l’électricité. Ainsi, la force de la cascade de Forestay était déjà utilisée pour un moulin au moyen-âge (première mention écrite en 1420). Un minoterie y a aussi fonctionné jusqu’en 2001 et a été démolie depuis.

Pour en savoir plus sur le potentiel d’hydro-électricité vaudois : Mini-Hydraulique dans le Canton de Vaud, Suisse: entre potentiel et réalisation

La cascade de Forestay est aussi célèbre car elle a inspiré l’artiste Marcel Duchamp qui y a vu le corps d’une femme et l’a intégrée dans son installation « Etant donnés : 1° la chute d’eau, 2° le gaz d’éclairage (1946-1966) ». Pour info : Marcel Duchamp et la cascade du Forestay

Quelques images :