La région franco-valdo-genevoise pourrait-elle ne consommer que des énergies renouvelables ?

Une thèse de l’université de Genève s’est penchée sur le potentiel des énergies renouvelables dans la région genevoise.

Selon l’étude, les ressources locales couvrent actuellement environ 10% des besoins énergétiques.

Même s’il est utopique d’imaginer le seul recours aux énergies renouvelables, celles-ci pourraient être majoritaires, mais cela implique :

– le développement des ressources renouvelables et notamment de la géothermie.
– la diminution par 3 de nos consommations pour atteindre la société à 2000 Watts.

Il est à noter que s’il est envisageable d’assurer tout le chauffage et une grande partie de l’électricité avec des énergies renouvelables, l’étude semble indiquer que pour les transports ce ne serait pas possible…

Voir le compte-rendu du Temps

95% des nouveaux bâtiments en Chine gaspillent l’énergie

Voici une dépêche de l’Agence Chine nouvelle (l’agence officielle de l’état chinois) qui fait froid dans le dos.

Lorsque l’on construit de nouveaux bâtiments c’est pour des dizaines d’années voir beaucoup plus. Il est donc important d’imposer des normes énergétiques sévères pour ne pas hypothéquer l’avenir. En ne le faisant pas, la Chine va accentuer ses besoins énergétiques qui sont déjà énormes. En Suisse, où le renouvellement des bâtiments est faible et les normes assez sévères, il est important de mener un politique d’assainissement du parc existant.

Voici la dépêche :

Plus de 95% des nouveaux bâtiments construits chaque année sont « à haute consommation d’énergie », a indiqué Tang Kai, planificateur en chef du ministère chinois du Logement et du Développement urbain et rural, appelant le pays à promouvoir lesprojets de construction à basse consommation d’énergie.

La Chine construit environ 2 milliards de mètres carrés de nouveaux bâtiments chaque année, maisseuls moins de 100 millions de mètres carrés sont à faible consommation d’énergie, a précisé Tang Kai lors d’un forum sur l’économie en cours à Chengdu, capitale de la province du Sichuan (sud-ouest), du 19 au 21 novembre.

La Chine compte actuellement 40 milliards de mètres carrés de bâtiments, mais ceux à basse
consommation d’énergie n’en représentent qu’une « très petite partie », a-t-il poursuivi.
La consommation d’énergie dans les bâtiments compte pour 30% de l’utilisation énergétique totale du pays, et la proportion est encore en augmentation.

Le statut de pays en voie de développement qu’a la Chine signifie qu’elle a encore de la marge pour améliorer son efficacité énergétique, a-t-il indiqué. Promouvoir la construction des bâtiments à faible consommation d’énergie pourra atténuer la pénurie en énergie et aider le pays à réaliser son objectif de réduire les émissions, a-t-il ajouté.

Le gouvernement chinois s’est engagé à réduire la consommation d’énergie par unité du PIB de
16% d’ici fin 2015 et à réduire les émissions de dioxyde de carbone de 17% pendant la même
période, par rapport aux niveaux de 2010.

Copyright © Chine Nouvelle (Xinhua) – Xing Yaofeng, le 20-11-2011 11:53

Remarque : on ne sait pas ce qui est considéré comme un bâtiment à basse consommation d’énergie en Chine…

Pas de crise pétrolière en vue ?

Vous avez peut-être entendu parler sur la RSR ce matin d’une étude d’un bureau d’analyse anglais qui conclut que le monde va consommer en 2035 mois de pétrole qu’aujourd’hui.

Ces conclusions, qui vont à l’encontre de la plupart des analyses actuelles, vont certainement recueillir un grand écho surtout de la part de ceux qui s’opposent aux efforts d’économies. Il y a donc des chances que vous en entendiez encore parler prochainement de cette étude avec des titres « vulgarisés » du type »La crise pétrolière n’aura pas lieu« , etc.

Pourtant, si l’on regarde un peu plus en détail les conclusions de l’étude, on s’aperçoit que la consommation va augmenter jusqu’en 2020, puis seulement diminuer après. De plus, ce sont justement les politiques énergétiques volontaristes des Etats qui expliqueraient, en partie, ce scénario surprenant.

Un résumé de l’analyse en anglais se trouve ici en pdf

L’étude, tout en tenant compte de l’augmentation du nombre de véhicules dans les pays émergents, prend en compte les politiques des Etats qui souhaitent réduire leur dépendance au pétrole. Cela signifie par exemple, l’augmentation de l’utilisation du gaz naturel ou de bio-éthanol. L’étude prévoit également que les véhicules vont beaucoup moins consommer grâce aux progrès techniques et à des normes anti-pollution beaucoup plus restrictives.

Même s’il s’agit d’une analyse qui semble « très optimiste », cette étude ne remet pas en cause le fait que nous nos réserves d’énergies fossiles sont limitées et que la consommation mondiale, même si elle déclinera peut-être un peu, restera énorme. Par exemple, le passage au gaz naturel pour les véhicules ne fera que repousser le problème. Ce scénario est finalement « moins pire » que ceux communément présentés, mais il n’est pas non plus « très joyeux »…

Pour finir, lorsqu’une information de ce type émerge, il est important de vérifier sa crédibilité et en particulier l’impartialité des émetteurs. Quelques recherches sur Internet ne m’ont pas permis de clarifier ce point.

Le bureau Ricardo Strategic Consulting est un bureau sérieux qui conseille des entreprises dans le domaine des transports et de l’énergie (constructeurs automobiles, industries militaires, secteur des énergies propres, etc.).

www.ricardo.com

Pour ce rapport, il a collaboré avec Kevin J. Lindemer LLC un ingénieur américain qui a travaillé dans le domaine du raffinage de pétrole avant de conseiller de grandes entreprises.

site du bureau Kevin J Lindemer LLC

Ceci n’est pas suffisant pour discréditer l’étude, mais des liens très étroits avec l’industrie peuvent influencer certaines études car il existe une tendance naturelle à faire correspondre certaines conclusions aux « attentes » des clients.

Dans le cas présent, ce rapport a été financé et remis à des entreprises dont on ne connaît pas le nom. Alors que logiquement ce rapport aurait dû rester confidentiel et divulgué aux seuls commissionnaires (c’est eux qui l’ont payée !), ses conclusions ont été rendues publiques car « étant donné les découvertes extrêmement intéressantes et stratégiques de l’étude, Ricardo a décidé d’en révéler les points principaux« …

Desertec, un projet pas si utopique que cela

Il a plus d’une année, nous avions déjà présenté Desertec, ce projet incroyable qui prévoit, entre autre, la construction de centrales solaires en Afrique du Nord pour alimenter l’Europe en électricité.

Ce projet pharaonique de 400 milliards d’Euro semblait encore très utopique à l’époque bien que des entreprises et organismes de renom le soutenaient.

Avec les événements du Japon et les décisions de certains pays de se retirer du nucléaire, Desertec est devenu beaucoup plus crédible. Et les crises dans les pays arabes seront peut-être un chance pour accélérer le projet et mieux en faire bénéficier les populations locales (mais cela reste à voir…).

Voici un article du Temps qui fait le point de la situation : Quand le désert illuminera l’Europe

Il est important de signaler que Desertec ne se limite pas aux centrales solaires en Afrique du nord mais intègre aussi le développement des autres moyens de production d’électricité, notamment les éoliennes et l’hydraulique.

La Suisse est au centre du concept Desertec, car ses barrages sont le seul véritable moyen de stocker (indirectement) l’électricité de ce gigantesque réseau.

Voici ci-dessous une carte du projet Desertec provenant du German Aerospace Center (DLR). Les carrés rouges correspondent aux surfaces de désert nécessaires pour répondre aux besoin d’électricité de différentes régions du monde (Monde, EU, etc)…(pour mieux se rendre compte, comparer les carrés à la surface de la Suisse…).

Etiquettes énergie : nouveautés 2012

La Suisse va reprendre les nouvelles dispositions européennes concernant les étiquettes énergies.

Des nouvelles normes ou élargies entreront en vigueur pour les téléviseurs, les pompes de circulation, les lampes fluorescentes, l’éclairage public, les décodeurs, les réfrigérateurs et les congélateurs.

Les étiquettes pourront monter jusqu’à A+++.
Mais où va-t-on s’arrêter avec les +. Le consommateur y perd son latin !
En effet, celui qui achète une télévision A croit faire une bonne affaire, alors qu’il existe 3 niveaux bien meilleurs… Mieux vaudrait modifier les objectifs du A en fonction des progrès techniques. Ce n’est pas important si un téléviseur A en 2011 consomme plus qu’un A en 2020. Du point de vue du consommateur ce qui compte c’est d’acheter le plus performant du moment.

La Suisse impose une performance minimum aux appareils vendus en Suisse. Par exemple, les ampoules dépolies ou les machines à laver doivent être A. On ne peut pas vendre des appareils moins bons (B, C, D…). C’est assez compliqué et cela change selon le type d’appareil.

Au niveau des stand-by, les normes sont très sévères. Les consommations en stand-by ne doivent plus dépasser 1 watt.

Au final ce sont de bonnes nouvelles, car progressivement les appareils les plus gourmands sont remplacés par des modèles bien plus efficaces.

Le seul problème c’est que parallèlement à ces progrès, le nombre d’appareils ne cesse d’augmenter dans les foyers, la taille des écrans et de frigos augmente et de nouveaux besoins son apparus. Un bonne partie des diminutions de consommation par appareil risque d’être compensée par ce phénomène. Par exemple, nous avons souvent un décodeur ADSL qui reste branché 24H24, le téléviseur a un écran géant et nécessite un ou des décodeurs pour fonctionner.

Un autre exemple. L’ordinateur était absent des foyers ou très rare il y a 15 ans. Aujourd’hui nous en avons plusieurs et chacun dispose souvent de périphériques (imprimante, disque dur externe, haut-parleurs, scanner, etc…)

Annonce sur le site de l’OFEN : http://www.bfe.admin.ch/energie/00588/00589/00644/index.html?lang=fr&msg-id=41819

Détails des normes : http://www.news.admin.ch/NSBSubscriber/message/attachments/24583.pdf

Climatiser avec l’eau du lac Léman

Florence (animatrice à Genève) nous a transmis cette information très intéressante.

Les SIG de Genève vont développer leur offre de climatisation utilisant l’eau du Lac. Ceci permet de se passer de la technique actuelle de climatisation qui utilise des compresseurs électriques très gourmands en énergie.

En effet, à 50m de profondeur l’eau du lac reste de façon constante à 5-8 °C. Il faut bien entendu de l’énergie pour aller rechercher ce « froid » et l’amener vers les bâtiments, mais c’est beaucoup moins énergivore que de climatiser de façon conventionnelle.

Même si ce système est intéressant, on peut quand même s’interroger sur la pertinence de la climatisation. En effet, il est aujourd’hui possible de concevoir des bâtiments qui n’ont pas besoin d’être refroidis à l’aide d’une climatisation et qui se contentent d’une simple ventilation peut gourmande en énergie.

Il faut néanmoins relativiser ce dernier point. En effet, beaucoup d’immeubles qui seront raccordés sont anciens et leur conception ne leur permet pas de se passer de climatisation. De plus, les immeubles situés à proximité de nuisances sonores (ex. autoroute, route passante) ne peuvent réguler leur température intérieure en été par l’ouverture des fenêtres et doivent donc être climatisés.


Article de la Tribune de Genève

Réchauffement climatique : nos barrages auront-ils encore de l’eau à turbiner ?

Avec le réchauffement climatique et la fonte des glaciers, il est légitime de se demander si l’énergie hydraulique a encore de l’avenir en Suisse.

Une étude vient d’être publiée qui fait justement le point sur cette question.

Rapport « Les effets du changement climatique sur
l’utilisation de la force hydraulique » téléchargeable ici :
http://www.wsl.ch/medien/presse/110908_Klima_Wasserkraft/Synthese_F

Article du Temps : Les barrages au défi du réchauffement

Voici quelques points à retenir de cette étude.

D’ici la fin du siècle :

– La quantité des précipitations ne devrait pas baisser sur l’ensemble de la Suisse.
– Mais il y aura un déficit au sud des Alpes (Valais).
– Il y aura plus de pluie, moins de neige, et cette dernière fondra plus rapidement.
– Il y aura moins d’eau dans les rivières en été et plus aux autres saisons.
– Les glaciers disparaissant, ils ne contribueront plus à ajouter de l’eau dans les rivières des régions concernées.

Concernant les barrages :

– La Suisse ne connaîtra pas de baisse de production d’énergie hydraulique jusqu’en 2050 et pas de baisse dramatique jusqu’en 2100.
– En Valais, vers 2085, il y aura des baisses de production de 4 à 8%.